À propos

Présentation

Pasteur réformé, re-form(at)é à Berlin pendant la guerre froide, puis par le mouvement oecuménique, quarante ans d’expérience internationale, chargé de programmes d’aide et développement en Europe de l’Est, détenteur d’un master en administration publique, vingt ans de travail œcuménique et international à la faîtière des Églises protestantes de Suisse

Biographie spirituelle

Ma socialisation religieuse a été marquée par la lecture communautaire de la Bible que j’ai vécue pendant de nombreuses années avec un groupe de jeunes gens dans ma paroisse. Mais aussi par des voyages annuels avec ce groupe dans différentes régions de France, à la rencontre de la mystique cistercienne, ou plus tard orthodoxe. Taizé était encore un laboratoire stimulant pour pratiquer une forme de spiritualité capable d’attirer les jeunes avec un langage et une méthode renouvelés. Le chant grégorien, la réduction à l’essentiel tenté par la discipline monastique, l’incroyable richesse de l’art chrétien européen m’ont ouvert des espaces de réflexion et impressionné durablement. Une mention particulière vaut pour l’art, la cosmologie et l’anthropologie romane que j’ai considérées depuis comme une sorte d’idéal d’équilibre entre l’homme, la nature et Dieu.

Mon séjour à Berlin et les découvertes faites en République Démocratique Allemande RDA ont confirmé et renforcé cette conscience que l’Église n’est pas d’abord une entité locale, mais un phénomène et une réalité mondiale, dont la pluralité des manifestations est une source d’inspiration avant que d’être une frontière ou un déviant. Cette réalité globale du christianisme, mais aussi la confrontation avec la critique modern (freudienne, marxiste, nietzschéenne) de l’action de l’Église dans l’histoire rencontrée en Allemagne se sont reliées dans mes convictions : l’Église, prise globalement, est fidèle à sa vocation surtout quand elle agit pour le bien des autres. Deux phrases source qui ont marqué mes orientations le montrent chacune à leur manière. La première est celle du Père Amédée, prieur de l’Abbaye cistercienne de Bricquebec, en Normandie. C’était le premier moine que je rencontrais dans ma vie. Je fus fasciné par le visage frais, rayonnant et perpétuellement souriant de cet homme, aux antipodes de ce que j’associais avec le mot « moine». Nous l’avions rencontré lors de notre premier voyage de groupe, quelques semaines après mes seize ans : « Dieu t’aime personnellement, passionnément, divinement ». Cette phrase, il nous la répéta chaque jour pendant notre séjour, et je m’en souviens encore. Ce résumé de la foi chrétienne m’avait bouleversé, tout comme m’avait bouleversé le début d’une prédication de Dom Helder Camara, archevêque de Recife au Brésil, figure de proue de la lutte contre l’injustice sociale dans les années 1970, entendue peu avant Noël dans une conférence dans le Jura : « L’Église, porteuse de la foi du Christ, existe depuis presque 2000 ans sur la terre. Qu’avons-nous fait de ce monde ? »

Parcours de vie

N.B. Des informations complémentaires ou plus détaillées sur quelques périodes de ma vie ou des membres de ma famille se trouvent également dans mon livre « Les Fornerod, une famille au service de l’Eglise »

5 mai 1958 : naissance à Payerne (VD), fils de Henri, de Domdidier (FR) mécanicien sur avion à l’aérodrome militaire (05.06.1927 – 2025) et de Marceline, dite « Miette », de Chevroux (VD), née Bonny (23.09.1927 – 23.12.2019), ménagère. Les deux familles sont d’origine paysanne.
1964 -1968 : École primaire à Payerne
1968 – 1974 : École secondaire à Payerne, section « B » (latin -anglais)
1974 – 1976 : Collège St.-Michel à Fribourg, maturité fédérale type « B ».
1974 -1982 : Membre, puis responsable du groupe de jeunes paroissiens de la Paroisse de Payerne, Pasteur Paul Bastian. Voyages annuels dans différentes régions et monastères cisterciens de France (Cévennes, Bretagne, Normandie, Bourgogne, Alsace, Franche-Comté, Vosges…).
Septembre – décembre 1976 : séjour linguistique à Cologne (D), voyage en République Démocratique Allemande RDA sur les traces J.-S. Bach.
Janvier – septembre 1977 : petits boulots : répétiteur, facteur, catéchète…Octobre 1977 – septembre 1981 : faculté de théologie de Neuchâtel, voyages d’études à Rome, Jordanie, Israël.
Octobre 1981 – octobre 1982 : faculté de théologie de Zurich, fréquents déplacements à Tübingen.
Octobre 1982 : Licence en théologie de l’Université de Neuchâtel ; Mémoire de licence sur l’éthique politique de Dietrich Bonhoeffer (1909-1945) ; responsable : Prof. Pierre Bühler.
Décembre 1982 – août 1985 : Boursier (avec Mireille Junod) de l’Entraide Protestante suisse EPER à Berlin (D) ; pasteur stagiaire à mi-temps dans la paroisse de Patmos (Steglitz, Berlin-Ouest, Pasteur Harry Perckiewitz), pasteur stagiaire à mi-temps à la Niederländisch – Ökumenische Gemeinde, Berlin-Est et République Démocratique Allemande RDA, Pastorin Bé Ruys, puis Dick Boer). Voyages en URSS, Hongrie, Tchécoslovaquie.
Septembre 1985 – septembre 1986 : Pasteur stagiaire dans l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), Lausanne – Chailly, maître de stage Paul-Emile Schwitzguébel (1954 – 2024).
Octobre 1986 – 1995 : pasteur dans la Paroisse de Lausanne – La Sallaz ; secteur de Montolieu ; accent catéchisme-jeunesse, formation d’adultes. Depuis fin 1991 à 50 %.
1991 – 2002 : secrétaire pour l’Europe à l’Entraide Protestante suisse EPER à Lausanne ; à 50 % jusqu’en 1995, puis 100% ; responsable des dossiers pour la Hongrie, République Tchèque, Slovaquie, Portugal, Espagne, France, Irlande du Nord, Arménie, Géorgie. Voyages fréquents, y compris en Roumanie, Ukraine subcarpathique, Kossovo, Bruxelles.
Collaboration avec la Formation continue des ministres de Suisse romande FCM, le Conseil œcuménique des Églises COE et la Conférence des Églises Européennes CEC dans leur travail de coordination des actions d’aide dans plusieurs pays, en particulier Espagne, Portugal, Irlande du Nord, Arménie.
1998 – 2001 Master en Administration publique à l’IDHEAP, Lausanne. Mémoire : « À quoi et à qui servent les évaluations ? Une recherche sur la place des évaluations dans les processus de décision et d’apprentissage dans l’administration fédérale » (non publié). Prix du meilleur mémoire de master 2001.
2002 – 2023 : Fédération des Églises protestantes de Suisse FEPS : responsable des relations internationales, puis Directeur du Département « relations d’Églises », puis Directeur du département des relations extérieures, Directeur- adjoint de la Chancellerie.
Dans cette fonction, voyages de représentations en Hongrie, Roumanie, Bruxelles-Strasbourg, Afrique du Sud, Argentine, Chine, Liban, Égypte ; membre ou chef de délégation aux Assemblées générales de l’Alliance réformée mondiale (ARM, aujourd’hui CMER), Communion d’Églises protestantes en Europe CEPE, Conférence des Églises européennes CEC, Conseil œcuménique des Églises COE en 2004 (Accra), 2006 (Budapest), 2009 (Lyon), 2010 (Grand Rapids), 2013 (Busan), 2016 (Budapest), 2017 (Leipzig), 2018 (Bâle), 2022 (Karlsruhe) ; relations de travail bilatérales fréquentes avec l’EKD en Allemagne et l’EPUdF en France.
2005 – 2013 : membre, puis Modérateur de la Commission Église et Société de la CEC, fusion de la Commission dans la CEC.
2006 – 2009 : responsable FEPS du projet « Calvin09 » (500 ans de la naissance de Jean Calvin).
2012 – 2019 : responsable FEPS pour le Jubilé de la Réforme 2017 (Stationenweg der Reformationsstädte Europas ; Pavillon suisse à la « Weltausstellung Reformation » à Wittenberg, été 2017.
2015 : responsable de la commémoration du Centenaire du génocide arménien 2015 de la FEPS.
2019 – 2023 : hôte invité du Comité exécutif de la Communion mondiale d’Églises réformées CMER
2019 – 2023, membre du Comité Central du Conseil œcuménique des Églises COE
Responsable des relations avec l’EPER (ouverture des relations avec les Églises du Liban et de Syrie), Pain pour le Prochain (processus de fusion avec l’EPER), mission 21 et DM-échange et mission (accord-cadre de collaboration, Conférence de coordination KMS).
2019 – 2025, membre de l’Association puis dès 2020 du Comité du Centre International réformé John Knox, Genève
2019 – … , membre, puis dès 2023 Président du Conseil de la fondation pour l’aide au protestantisme réformé FAP, Genève
2025 – …, : membre et secrétaire du Conseil de la Fondation John Knox International, Genève.

Du 16e siècle à nos jours: ces Fornerod qui nous ressemblent

Le pasteur Serge Fornerod croque les portraits de quelques aïeux et évoque sa propre carrière hors des frontières.
 
Patrick Chuard
 Publié le 29 décembre 2023
 
Publication » A quoi tiennent une identité et un destin? Serge Fornerod a été baptisé protestant à sa naissance, il y a 65 ans. Mais il aurait pu être catholique. Il était issu de la branche des Fornerod de Domdidier, restée papiste lors de la Réforme, alors que la partie de sa famille établie à Avenches avait embrassé la nouvelle religion importée par Berne en Pays de Vaud, il y a 500 ans. «Mon père était tombé amoureux d’une fille protestante de Chevroux. Il a tenu bon et il l’a épousée malgré les objurgations de sa famille et du curé de sa paroisse, dont il a été exclu», raconte Serge Fornerod. Cet événement a forcément joué un rôle majeur dans la vie de Serge Fornerod, puisqu’il a suivi des études de théologien et est devenu pasteur.
Etabli aujourd’hui à Morat, celui qui vient de prendre sa retraite de l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS) s’est penché sur la trajectoire de plusieurs Fornerod du passé, qui furent pasteurs tout comme lui, dans un livre qui vient de paraître. Tel Aloÿs Fornerod, cofondateur de l’EERS. Son fils, musicien et compositeur qui portait le même prénom, s’est converti au catholicisme dans les années 1920. On découvre dans l’album de famille un Ambroise Fornerod, secrétaire de saint Charles Borromée au XVIe siècle. David Fornerod, pasteur huguenot, établi à Berlin quelque 100 ans plus tard, ne servait pas du tout la même cause.
Serge Fornerod, qui a été le responsable des relations extérieures de l’EERS pendant plus de vingt ans, en poste en Europe de l’Est, raconte également des épisodes de sa carrière et de son ouverture au monde. Partisan d’un dépassement des frontières confessionnelles, le Moratois plaide pour que le christianisme devienne «une contre-culture capable de faire barrage au consumérisme, à l’individualisme forcené et au non-respect du droit des autres».
Si Serge Fornerod croque avec force anecdotes les portraits de quelques homonymes illustres, ce n’est pas vraiment pour faire de la généalogie. «Toutes les généalogies sont un peu factices, dit-il. On voit que presque tous les Fornerod du pays descendent d’une famille d’immigrés italiens venus en Suisse bien avant les divisions confessionnelles et cantonales». Tous différents, mais tous liés par le même nom et la même origine: les Fornerod ressemblent à la plupart des familles. Nous avons tous en nous quelque chose de Fornerod.le Laliberté
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Interview du Conseil oecuménique des Églises COE, 19 décembre 2023

Le Pasteur Serge Fornerod partage ses réflexions sur les intersections entre sa foi personnelle et son parcours professionnel

Serge Fornerod était jusqu’en juin 2023 membre du Comité Central du COE et du comité directeur du “Green village”. Il est le nouveau Président de la FAP, Fondation d’aide au Protestantisme réformé. Il vient de publier un livre, “Les Fornerod, une famille au service de l’Église” dans lequel se croisent son parcours de foi personnel et son parcours professionnel.

 Félicitations pour cette publication ! Comment a-t-elle été influencée par le mouvement œcuménique ?

Fornerod: J’ai rédigé ce livre pendant mes dernières années de travail au service de l’Église évangélique réformée de Suisse EERS comme Directeur des relations extérieures. J’étais alors membre du Comité central du COE, et j’ai réalisé à quel point mon parcours professionnel et mon engagement de foi avaient été intimement liés à et influencés par le mouvement œcuménique et par l’engagement pour l’unité, la paix et la justice. Mon premier emploi dans les années huitante a été de travailler au sein d’une paroisse fondée par une pasteure néerlandaise qui avait fait partie de la première volée d’étudiants de Bossey. Elle travaillait pour un programme de réconciliation conduit par le COE à Berlin et dans la République démocratique allemande RDA. Plus tard, j’étais responsable de programmes pour notre œuvre d’entraide l’Entraide Protestante suisse EPER et je pris activement part aux Tables Rondes mises en place par le COE en Espagne, Portugal, Slovaquie, Hongrie ou Arménie, qui soutenaient le travail de renouveau des Églises réformées dans l’Europe centrale et orientale après la chute du communisme. Après cela, je pris des responsabilités dans la Commission Église et Société de la Conférence des Églises européennes CEC, faisant un travail de plaidoyer vis à vis des institutions européennes en faveur du témoignage et du rôle social des Églises dans leurs pays.  Par la suite, je développais dans l’EERS une stratégie et des instruments pour une plus forte participation des Églises suisses dans le mouvement œcuménique et pour les ouvrir à une meilleure perception et une relation plus forte avec la réalité des Églises sur les autres continents, en prenant plus au sérieux non seulement leurs difficultés, mais aussi leur force. Au fil des ans, la conviction qu’il n’y a en définitive qu’une seule Église du Christ dans le monde s’imposa à moi, même si les Églises ont pris des formes et développé des traditions très différentes au gré des époques et des contextes. Mais il n’y a qu’un seul Jésus Christ, le même pour tous. Je crois que les gens qui ont lu mon livre reconnaissent cette conviction et cette expérience personnelle. 

Comment votre histoire personnelle a-t-elle marqué votre vie ? 

Fornerod: La deuxième raison pour laquelle j’ai décidé d’écrire ce livre est la suivante : au fil du temps pendant toutes ces années, j’ai découvert par coïncidence que des personnes portant le même nom de famille que moi avaient travaillé dans les mêmes endroits et pour les mêmes motifs que moi, et ceci depuis plusieurs siècles, depuis l’époque de la Réforme. Je n’avais jusque là absolument aucune idée de l’existence de ces sortes d’«ancêtres » à Berlin, Moscou, Milan ou Lausanne. C’était très intriguant et je me suis mis à faire de patientes recherches sur eux et ma famille. Dans le livre, je mets leur parcours en miroir du mien. 

Avez-vous tout jours été passionné par l’œcuménisme ? 

Fornerod: Dans ma propre biographie, la foi chrétienne, les voyages et l’œcuménisme sont intrinsèquement et intimement liés. Le pasteur de ma paroisse organisait chaque année pour les jeunes un voyage culturel dans une région de France. Nous logions toujours dans un monastère cistercien et participions à une partie de leurs offices, avions de longs échanges avec des moines, etc. Ma compréhension de l’Église a été dès le départ internationale et œcuménique. 

Quel rôle voyez-vous pour une organisation œcuménique comme le COE pour faire avancer la paix et la justice ?  

Fornerod: Le travail du COE est tout à fait essentiel pour nos Églises dans le Nord, parce qu’il nous montre que la réalité de la très large majorité des chrétiens dans le monde est très différente de la nôtre, en particulier ici en Europe occidentale et du Nord. Il ne s’agit pas seulement du style et des conditions de vie, mais beaucoup plus de la manière de croire et de la place de la foi dans la vie quotidienne. La plupart des Églises occidentales ont encore un bout de chemin à faire pour réaliser que la foi chrétienne est devenue une sorte d’alternative ou même de contre-culture aux opinions majoritaires ou aux politiques actuelles. Le chrétien aujourd’hui est appelé à interpeller, remettre en question voire rejeter toutes les idéologies promouvant la surconsommation, le racisme, la destruction de la planète, la spéculation financière. Il n’y a pas à tergiverser là-dessus. Nous devons monter le ton sur ces questions et développer d’autres manières de vivre. Ainsi que montrer par l’exemple qu’une autre vie est possible.  

Aimeriez-vous nous faire part de quelques-unes de vos visions en tant que nouveau Président de la FAP?
Fornerod: La FAP est une petite fondation avec des moyens limités, qui soutient des projets des Églises membres de la Communion mondiale d’Églises Réformées CMER. Nous sommes actifs dans le segment de petits et moyennes subventions de projets. La FAP a son siège et secrétariat dans le Centre œcuménique à Genève, ce qui nous permet de bénéficier des contacts et relations dans le monde entier des réseaux liés au COE. La FAP partage la vision que « l’amour du Christ transforme le monde vers la justice, la réconciliation et l’unité » et utilise cette vision pour sélectionner les projets reçus. Nous préférons soutenir des visions de l’avenir du christianisme qui soient ouvertes à l’action sociale et au témoignage œcuménique de l’Église et ne soient pas figées sur le maintien du status quo et des aspects traditionnels de la vie en Église.

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